À qui peut être administré le vaccin Pfizer/BioNTech contre la COVID-19?

18.01.2021

Le Groupe stratégique consultatif d’experts (SAGE) sur la vaccination de l’OMS a émis ses recommandations concernant le déploiement du premier vaccin anti-COVID-19 approuvé pour une utilisation d’urgence, le vaccin Pfizer/BioNTech contre la COVID-19.

D’après le SAGE, le vaccin à ARNm Pfizer/BioNTech contre la COVID-19 est sûr et efficace. Néanmoins, il existe certaines populations pour lesquelles la vaccination n’est pas recommandée en raison de contre-indications, du manque de stocks disponibles ou encore du caractère limité des données. Ces populations sont actuellement les personnes ayant des antécédents d’allergie sévère, la plupart des femmes enceintes, les voyageurs internationaux n’appartenant pas à un groupe prioritaire et les enfants de moins de 16 ans.

La priorité est d’abord de vacciner les soignants fortement exposés, puis les personnes âgées, avant de passer au reste de la population.



Personnes allergiques

Le vaccin ne doit pas être administré aux personnes ayant des antécédents de réaction allergique sévère à une composante quelconque du vaccin.

Femmes enceintes ou allaitantes

Les femmes enceintes ont davantage de risques que les femmes non enceintes de présenter une forme grave de la COVID-19 et la COVID-19 est associée à une majoration du risque de naissance prématurée.

Cependant, en raison de l’insuffisance des données, l’OMS ne recommande pas pour le moment de vacciner les femmes enceintes.

Lorsqu’une femme enceinte présente un risque d’exposition qui ne peut être évité (par exemple car elle travaille comme soignante), la vaccination peut être envisagée en concertation avec le prestataire de soins qui s’occupe d’elle.

Si une femme allaitante fait partie d’un groupe qu’il est recommandé de vacciner (ce qui est par exemple le cas des soignants), la vaccination peut lui être proposée. L’OMS ne recommande pas d’interrompre l’allaitement après la vaccination.

Enfants

Le vaccin a uniquement été testé chez des enfants de plus de 16 ans.

Par conséquent, l’OMS ne recommande pas pour le moment de vacciner les enfants de moins de 16 ans, même s’ils appartiennent à un groupe à risque.

Personnes dont on sait qu’elles présentent des problèmes médicaux

Le vaccin a fait la preuve de son innocuité et de son efficacité chez des personnes présentant différentes affections associées à une majoration du risque de maladie grave. Cela est le cas pour l’hypertension ; le diabète ; l’asthme ; des maladies pulmonaires, hépatiques ou rénales ; ainsi que des infections chroniques stables et contrôlées.

Des études supplémentaires doivent être menées concernant les effets sur les personnes immunodéprimées. À cet égard, la recommandation provisoire est que les personnes immunodéprimées appartenant à un groupe qu’il est recommandé de vacciner puissent l’être, mais si possible après avoir reçu des informations et des conseils.

Les personnes vivant avec le VIH risquent davantage de développer une forme grave de la COVID-19. Des données d’innocuité limitées issues d’essais cliniques existent sur les personnes infectées par le VIH dont la maladie est bien contrôlée. Les bénéficiaires du vaccin dont on sait qu’ils sont positifs pour le VIH devraient recevoir des informations et, si possible, des conseils en rapport avec les données disponibles.

Personnes qui sont atteintes de la COVID-19 ou l’ont déjà été

La vaccination peut être proposée aux personnes qui ont déjà été atteintes de la COVID-19.

Cependant, sachant que les stocks de vaccins sont limités, ces personnes peuvent décider de reporter leur vaccination anti-COVID-19 et attendre pendant une période allant jusqu’à 6 mois après l’infection par le SARS-CoV-2. Cette période peut être modifiée à la lumière des nouvelles données disponibles sur la durée de l’immunité après l’infection.

Il n’est pas recommandé de rechercher une infection préalable pour fonder la décision vaccinale.

Voyageurs

Pour le moment, l’OMS n’est pas favorable à ce qu’une preuve de vaccination contre la COVID-19 soit exigée des voyageurs internationaux en tant que condition pour la sortie ou l’entrée d’un pays ou pour le voyage international. Se référer à ce sujet aux orientations provisoires de l’OMS sur les voyages internationaux pendant la pandémie - en anglais.

Posologie

Un effet protecteur commence à apparaître 12 jours après la première dose, mais deux doses sont nécessaires pour assurer une protection complète, l’OMS recommandant de les espacer de 21 à 28 jours. Des recherches supplémentaires sont nécessaires concernant la protection potentielle à long terme après une dose unique.

Les vaccins à eux seuls ne mettront pas fin à la COVID-19

L’arrivée de vaccins sûrs et efficaces va changer la donne. Cependant, dans un avenir prévisible, nous devrons continuer à porter des masques, à maintenir une distance physique, à éviter les regroupements et à appliquer d’autres mesures sanitaires. Le fait d’être vacciné ne signifie pas que les précautions sont inutiles et que l’on peut s’exposer et exposer les autres au risque, notamment car le degré de protection que les vaccins confèrent contre la maladie, mais aussi contre l’infection et la transmission, n’est pas encore connu précisément.

Où en sont les autres vaccins anti-COVID-19 en cours de développement ?

L’OMS ne formule généralement pas de recommandations propres à des vaccins particuliers, mais préfère émettre une recommandation couvrant l’ensemble des vaccins contre une maladie donnée, à moins que des éléments factuels indiquent qu’une autre méthode soit préférable.

Comme il existe une grande diversité de vaccins anti-COVID-19 fondés sur des technologies très différentes, l’OMS examine ceux qui ont été autorisés par des autorités de réglementation nationales très compétentes et qui sont disponibles en volumes suffisants pour répondre aux besoins de nombreux pays.

Aucun produit n’a la préférence de l’OMS ; la diversité des produits, notamment du point de vue de leurs caractéristiques et des exigences de manipulation, permet aux pays de trouver ceux qui sont le plus adaptés à leur situation.

Le SAGE de l’OMS devrait procéder à l’examen d’autres vaccins dans les mois qui viennent.